SudOuest - Martin Walker : le Périgord, "un joyau unique"
La progression du nombre de touristes allemands, le département la doit surtout à l’écrivain Martin Walker.
Il fallait voir ça à Barbarossaplatz. La file devant la table de dédicaces. Ce couple sollicitant une photo avec le bébé. Il a fallu courir les librairies alentour pour reconstituer le stock. En invitant Martin Walker à l’opération Das Périgord in Düsseldorf, début juillet pour le départ du Tour de France, le Conseil départemental ne s’y est pas trompé : auprès du public allemand, il n’y a pas meilleur promoteur de la Dordogne.
Pour continuer, cliquez ici.
Il fallait voir ça à Barbarossaplatz. La file devant la table de dédicaces. Ce couple sollicitant une photo avec le bébé. Il a fallu courir les librairies alentour pour reconstituer le stock. En invitant Martin Walker à l’opération Das Périgord in Düsseldorf, début juillet pour le départ du Tour de France, le Conseil départemental ne s’y est pas trompé : auprès du public allemand, il n’y a pas meilleur promoteur de la Dordogne.
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Prix Ragueneau 2014
Cette 4ème édition du Prix Ragueneau co-organisée par les Vins de Bergerac et la Mairie de Sainte-Alvère et leurs partenaires parmi lesquels l'Association Foie gras du Périgord et celle du Poulet Fermier du Périgord, a été un beau succès.
Les 5 équipes en lice (1 chef + 1 sommelier chacune) se sont battues pour donner le meilleur d'elles-mêmes autour d'un amuse-bouche alliant foie gras du Périgord et truffes du Périgord puis un plat principal avec du Poulet du Périgord, le tout en accord mets et vins de Bergerac.
La matinée de lundi a été consacrée à l'achat des truffes du Périgord sur le marché de Sainte-Alvère (plus de photos surhttps://www.facebook.com/foiegrasduperigord ), à un casse-croûte gourmand préparé par la Mairie de Sainte-Alvère avec les journalistes de la presse nationale et internationale et des personnalités (parmi lesquelles Bob Tyrer, rédacteur en chef du Sunday Times et Jean-Pierre Xiradakis, chef de la Tupina à Bordeaux) et à la visite d'une truffière.
Ensuite, le concours du Prix Ragueneau a démarré au Lycée Jean Capelle à Bergerac.
Les membres du jury : son Président, Martin Walker (journaliste et écrivain), Julia Watson (chroniqueuse gastronomique), Philippe Bidaine (journaliste, chroniqueur belge), Nicolas Soulier (chef étoilé de Castel Novel en Corrèze), Christophe Casazza (journaliste Gault et Millau), Thomas Vivant (professeur de sommellerie de l’Ecole Hôtelière de Clermont Ferrand), Jean-Pierre Desquennes (chef de travaux et Meilleur Ouvrier de France).
Les créations des équipes :
- RESTAURANTS COTE RIVAGE (Badefols) ET LE COULOBRE (Lalinde)
Philippe Poisier et Jean-Philippe Davril
Amuse bouche : Capuccino de topinambour, chantilly de foie gras du Périgord et de truffes du Périgord
Vin : Bergerac sec Château la Jaubertie Mirabelle 2012
Plat : Canon de poitrine de Poulet fermier du Périgord en croûte de pain d’épices
Vin : Pécharmant Chemins Caravansérail 2010
- RESTAURANT LE BAITONA (La Rochelle)
Mickaël Rousselot et Rémi Mourgue
Amuse bouche : Royale de foie gras du Périgord, sablé aux noix et gelée de cacao et Truffe de Sainte Alvère
Vin : Pécharmant Les Chemins d’Orient cuvée Cyrius 2003
Plat : Brick de suprême de Poulet fermier du Périgord farci aux langoustines
Vin : Bergerac sec Julien de Savignac cuvée Lisa 2012
- RESTAURANT LE BOUDOIR (Vannes)
Emmanuel Cordary et Sasha Crommar
Amuse bouche : Emulsion de foie gras du Périgord parsemée de truffe de Sainte Alvère
Vin : Montravel sec Château Masburel 2009
Plat : Suprême de poulet fermier du Périgord farci, truffe de Sainte Alvère et légumes
Vin : Haut Montravel Château Masburel 2012
- RESTAURANT LA BARAQUE (Orcines)
Sébastien Pajot et Franck Béranger
Amuse bouche : Mariage du foie gras du Périgord et du pied de cochon avec truffe de Sainte Alvère
Vin : Bergerac rouge Chant de Coquelicot 2009
Plat : Suprême de poulet fermier du Périgord truffé sauce aux topinambours à la truffe de Sainte Alvère
Vin : Bergerac sec Domaine de l’Ancienne Cure l’Extase 2011
- RESTAURANT CHATEAU LES MERLES (Mouleydier)
Bas Holten et Anthony Donval
Amuse bouche : Côte de blette poché foie gras cuit sur le big green egg, truffe de Sainte Alvère et œuf mimosa
Vin : Bergerac sec Grand Vin des Verdots 2007
Plat : Chou chinois, lardé à la truffe de Sainte Alvère suprême de volaille jus de truffe et poireau
Vin : Bergerac sec Clos le Joncal Alpha 2009
Le classement final du Prix Ragueneau 2014 :
- 1er : Restaurant La Baraque (Orcines)
- 2ème : Restaurant Le Boudoir (Vannes)
- 3ème : Restaurant Les Merles (Mouleydier)
- 4ème : Restaurant Le Baïtona (La Rochelle)
- 5ème : Restaurants Côté Rivage (Badefols) et Le Coulobre (Lalinde)
Bravo encore à toutes les équipes pour leur engagement, leur dynamisme et leur mise en valeur des produits !
Vivement la prochaine édition du Prix Ragueneau !
Les 5 équipes en lice (1 chef + 1 sommelier chacune) se sont battues pour donner le meilleur d'elles-mêmes autour d'un amuse-bouche alliant foie gras du Périgord et truffes du Périgord puis un plat principal avec du Poulet du Périgord, le tout en accord mets et vins de Bergerac.
La matinée de lundi a été consacrée à l'achat des truffes du Périgord sur le marché de Sainte-Alvère (plus de photos surhttps://www.facebook.com/foiegrasduperigord ), à un casse-croûte gourmand préparé par la Mairie de Sainte-Alvère avec les journalistes de la presse nationale et internationale et des personnalités (parmi lesquelles Bob Tyrer, rédacteur en chef du Sunday Times et Jean-Pierre Xiradakis, chef de la Tupina à Bordeaux) et à la visite d'une truffière.
Ensuite, le concours du Prix Ragueneau a démarré au Lycée Jean Capelle à Bergerac.
Les membres du jury : son Président, Martin Walker (journaliste et écrivain), Julia Watson (chroniqueuse gastronomique), Philippe Bidaine (journaliste, chroniqueur belge), Nicolas Soulier (chef étoilé de Castel Novel en Corrèze), Christophe Casazza (journaliste Gault et Millau), Thomas Vivant (professeur de sommellerie de l’Ecole Hôtelière de Clermont Ferrand), Jean-Pierre Desquennes (chef de travaux et Meilleur Ouvrier de France).
Les créations des équipes :
- RESTAURANTS COTE RIVAGE (Badefols) ET LE COULOBRE (Lalinde)
Philippe Poisier et Jean-Philippe Davril
Amuse bouche : Capuccino de topinambour, chantilly de foie gras du Périgord et de truffes du Périgord
Vin : Bergerac sec Château la Jaubertie Mirabelle 2012
Plat : Canon de poitrine de Poulet fermier du Périgord en croûte de pain d’épices
Vin : Pécharmant Chemins Caravansérail 2010
- RESTAURANT LE BAITONA (La Rochelle)
Mickaël Rousselot et Rémi Mourgue
Amuse bouche : Royale de foie gras du Périgord, sablé aux noix et gelée de cacao et Truffe de Sainte Alvère
Vin : Pécharmant Les Chemins d’Orient cuvée Cyrius 2003
Plat : Brick de suprême de Poulet fermier du Périgord farci aux langoustines
Vin : Bergerac sec Julien de Savignac cuvée Lisa 2012
- RESTAURANT LE BOUDOIR (Vannes)
Emmanuel Cordary et Sasha Crommar
Amuse bouche : Emulsion de foie gras du Périgord parsemée de truffe de Sainte Alvère
Vin : Montravel sec Château Masburel 2009
Plat : Suprême de poulet fermier du Périgord farci, truffe de Sainte Alvère et légumes
Vin : Haut Montravel Château Masburel 2012
- RESTAURANT LA BARAQUE (Orcines)
Sébastien Pajot et Franck Béranger
Amuse bouche : Mariage du foie gras du Périgord et du pied de cochon avec truffe de Sainte Alvère
Vin : Bergerac rouge Chant de Coquelicot 2009
Plat : Suprême de poulet fermier du Périgord truffé sauce aux topinambours à la truffe de Sainte Alvère
Vin : Bergerac sec Domaine de l’Ancienne Cure l’Extase 2011
- RESTAURANT CHATEAU LES MERLES (Mouleydier)
Bas Holten et Anthony Donval
Amuse bouche : Côte de blette poché foie gras cuit sur le big green egg, truffe de Sainte Alvère et œuf mimosa
Vin : Bergerac sec Grand Vin des Verdots 2007
Plat : Chou chinois, lardé à la truffe de Sainte Alvère suprême de volaille jus de truffe et poireau
Vin : Bergerac sec Clos le Joncal Alpha 2009
Le classement final du Prix Ragueneau 2014 :
- 1er : Restaurant La Baraque (Orcines)
- 2ème : Restaurant Le Boudoir (Vannes)
- 3ème : Restaurant Les Merles (Mouleydier)
- 4ème : Restaurant Le Baïtona (La Rochelle)
- 5ème : Restaurants Côté Rivage (Badefols) et Le Coulobre (Lalinde)
Bravo encore à toutes les équipes pour leur engagement, leur dynamisme et leur mise en valeur des produits !
Vivement la prochaine édition du Prix Ragueneau !
Le Journal du Perigord
Marianne
Radio rfi - Martin Walker
Bruno's Spotify playlist
Polard “made in” Dordogne : meurtre au Bugue
L’écrivain Martin Walker qui réside en Dordogne est désormais traduit en français
Dès cette semaine, la vie de Martin Walker risque de ne plus être tout à fait la même. Certes, cet Écossais qui vit au Bugue une partie de l’année est déjà un auteur à succès en Grande-Bretagne, mais aussi en Allemagne et en Amérique du Nord. Mais jusqu’à présent, lorsqu’il venait se ressourcer en Périgord, il pouvait s’inspirer tout à loisir de la culture, de la mentalité et de ses amis du cru pour construire ses romans policiers sans avoir à y répondre, aucun n’ayant été traduit en français. Désormais, il avancera à découvert. Hier, « Meurtre en Périgord » (1) est sorti dans toutes les librairies de l’Hexagone.
Publié aux Éditions du Masque, ce livre devrait ravir les amateurs de polars sans heurter les amoureux du terroir. Si le village où se déroule l’intrigue s’appelle Saint-Denis, le lecteur se retrouve bel et bien propulsé en Périgord. Au Bugue exactement. Bruno Courrèges, le chef de la police municipale, ressemble à s’y méprendre à Pierrot, l’ami flic de Martin Walker. Dans le livre comme dans la vie, il joue au tennis, apprend le rugby aux gamins de la commune, sait cuisiner comme personne et s’y connaît en truffe.
Gérard, le maire
Quant au maire de Saint-Denis, il se prénomme Gérard comme l’actuel premier élu du Bugue, Gérard Labrousse, mais aussi comme son prédécesseur, Gérard Fayolle, auquel il ressemble d’ailleurs davantage par son parcours politique… Car Martin Walker n’a rien d’un touriste et plus grand-chose d’un étranger.
Journaliste, éditorialiste et chercheur à Washington, il a acheté une ferme et ses dépendances avec son épouse en 1999, après plusieurs séjours chez un couple d’amis anglais. Depuis, il s’est totalement intégré au point de sentir et de traduire dans ses polars cette mémoire collective construite au fil des événements de l’histoire ou de l’actualité.
Retour sous l’Occupation
Dans « Meurtre en Périgord », Bruno Courrèges est confronté à un crime odieux, visant Hamid, un octogénaire décoré de la croix de guerre. Tout le village est en émoi. L’enquête privilégie la piste d’un acte raciste et s’intéresse à des jeunes s’étant fourvoyés dans des groupuscules d’extrême droite. Avant de bifurquer et de remonter dans le passé jusqu’aux années sombres de l’Occupation. Une période toujours très sensible en Périgord, que Martin Walker évoque avec connaissance et finesse.
En lisant ce roman, on comprend mieux la recette du succès de cet auteur dans les pays où il est déjà publié depuis plusieurs années. Les lecteurs de polars y trouveront leur compte, comparant sans doute Martin Walker à Louis Sanders, cet autre auteur qui puise son inspiration en Périgord vert. Mais aussi à Donna Léone, cette Américaine qui a choisi Venise où elle vit comme théâtre de ses polars. Comme celle-ci, notre Écossais est totalement séduit par son lieu de résidence et la région qui l’entoure. On reconnaît ainsi des ambiances, comme celle du marché, mais aussi des sites, loin des sentiers battus par les touristes. Les petits coins préférés de l’auteur trouvent leur place dans le roman sans nuire au rythme de l’intrigue. De quoi donner envie d’aller les (re) découvrir, transformant ce livre en nouvelle carte de visite pour le Périgord noir.
(1) « Meurtre en Périgord » de Martin Walker. Éditions du Masque (JC Lattes), 375 pages, 15 euros.
De Sud-Ouest.
Dès cette semaine, la vie de Martin Walker risque de ne plus être tout à fait la même. Certes, cet Écossais qui vit au Bugue une partie de l’année est déjà un auteur à succès en Grande-Bretagne, mais aussi en Allemagne et en Amérique du Nord. Mais jusqu’à présent, lorsqu’il venait se ressourcer en Périgord, il pouvait s’inspirer tout à loisir de la culture, de la mentalité et de ses amis du cru pour construire ses romans policiers sans avoir à y répondre, aucun n’ayant été traduit en français. Désormais, il avancera à découvert. Hier, « Meurtre en Périgord » (1) est sorti dans toutes les librairies de l’Hexagone.
Publié aux Éditions du Masque, ce livre devrait ravir les amateurs de polars sans heurter les amoureux du terroir. Si le village où se déroule l’intrigue s’appelle Saint-Denis, le lecteur se retrouve bel et bien propulsé en Périgord. Au Bugue exactement. Bruno Courrèges, le chef de la police municipale, ressemble à s’y méprendre à Pierrot, l’ami flic de Martin Walker. Dans le livre comme dans la vie, il joue au tennis, apprend le rugby aux gamins de la commune, sait cuisiner comme personne et s’y connaît en truffe.
Gérard, le maire
Quant au maire de Saint-Denis, il se prénomme Gérard comme l’actuel premier élu du Bugue, Gérard Labrousse, mais aussi comme son prédécesseur, Gérard Fayolle, auquel il ressemble d’ailleurs davantage par son parcours politique… Car Martin Walker n’a rien d’un touriste et plus grand-chose d’un étranger.
Journaliste, éditorialiste et chercheur à Washington, il a acheté une ferme et ses dépendances avec son épouse en 1999, après plusieurs séjours chez un couple d’amis anglais. Depuis, il s’est totalement intégré au point de sentir et de traduire dans ses polars cette mémoire collective construite au fil des événements de l’histoire ou de l’actualité.
Retour sous l’Occupation
Dans « Meurtre en Périgord », Bruno Courrèges est confronté à un crime odieux, visant Hamid, un octogénaire décoré de la croix de guerre. Tout le village est en émoi. L’enquête privilégie la piste d’un acte raciste et s’intéresse à des jeunes s’étant fourvoyés dans des groupuscules d’extrême droite. Avant de bifurquer et de remonter dans le passé jusqu’aux années sombres de l’Occupation. Une période toujours très sensible en Périgord, que Martin Walker évoque avec connaissance et finesse.
En lisant ce roman, on comprend mieux la recette du succès de cet auteur dans les pays où il est déjà publié depuis plusieurs années. Les lecteurs de polars y trouveront leur compte, comparant sans doute Martin Walker à Louis Sanders, cet autre auteur qui puise son inspiration en Périgord vert. Mais aussi à Donna Léone, cette Américaine qui a choisi Venise où elle vit comme théâtre de ses polars. Comme celle-ci, notre Écossais est totalement séduit par son lieu de résidence et la région qui l’entoure. On reconnaît ainsi des ambiances, comme celle du marché, mais aussi des sites, loin des sentiers battus par les touristes. Les petits coins préférés de l’auteur trouvent leur place dans le roman sans nuire au rythme de l’intrigue. De quoi donner envie d’aller les (re) découvrir, transformant ce livre en nouvelle carte de visite pour le Périgord noir.
(1) « Meurtre en Périgord » de Martin Walker. Éditions du Masque (JC Lattes), 375 pages, 15 euros.
De Sud-Ouest.
lespritperigord.fr
Journaliste à Washington, écossais, Martin Walker vit une partie de l’’année en Périgord. En fin observateur de la vie locale, il propose un polar« made in Périgord » où les lieux et personnages sont plus vrais que nature. Un thriller qui se dévore en éveillant les ressemblances sur nos contemporains.
C’est en 1999 que Martin Walker et son épouse ont acquis une ferme et ses dépendances, près du Bugue. C’est lors d’un séjour chez des amis anglais que cet écossais pur malt s’est épris du Périgord. L’été restant sa saison préférée pour des séjours apaisés et féconds. Une immersion que son caractère à la fois baroudeur et amoureux de la vie transmute dans une littérature familière, sans prétention autre que de raconter des histoires sous forme de polar. Des histoires qui sont aussi vraies qu’imaginaires. Par une solide et affectueuse connaissance du Périgord les évènements et les personnages ne trahissent jamais les récits glanés au hasard de ses rencontres. Au contraire, Martin Walker leur donne une nouvelle vie.
Après la parution de nombreux essais politiques et l’Histoire contemporaine à succès il s’est lancé dans une série policière autour du personnage de Bruno, policier municipal aux méthodes peu conventionnelles. Bruno Courrèges dit « Bruno », cuisinier amateur, précédemment militaire dans les Balkans est devenu « chef de la police municipale » du petit village de Saint-Denis – Le Bugue ? – et a pour originalité de ne jamais porté son arme de service. Tout comme il a perdu la clef de ses menottes. Ce « Meurtre en Périgord » est le premier d’une série de sept ouvrages édités en langue anglaise. Cette fois, ce sont les Editions du Masque qui se sont lancées dans cette aventure en langue française.
Le roman nous confronte à un crime visant un octogénaire, ancien combattant : Hamid. Du crime raciste on bifurque pour remonter dans les années noires de l’Occupation. La réalité se fait complexe et dessine les pénibles histoires que le Périgord sait entretenir sur cette époque. Martin Walker nage comme un poisson dans l’eau dans les familles, les notabilités et ce passé qui resurgit et captive par ses aspects que l’historien ou le sociologue ne rejetterait pas. Les ingrédients du succès sont ici bien orchestrés et l’attention n’est jamais prise en défaut. L’écriture est parfaitement imprégnée des personnages, des paysages et des évènements qui font la vie de cette province reculée et quelque peu écarté géographiquement et écartelée historiquement. Si le récit se fait captivant, les regards croisés et multiples de l’auteur sont d’une perspicacité affectueuse affinée sur tout ce petit monde rural bigarré et aussi joyeux que sombre.
Tout ceci présente un Périgord aussi actuel que traditionnel. Martin Walker y déploie une plume rigoureuse, sincère et romanesque. L’ensemble donne au lecteur l’occasion de vivre dans les entrailles de cet espace énigmatique et bavard une histoire comme il s’en murmure encore. Entre deux verres, entre deux banquets, entre deux élections. Comme disait déjà Balzac : « Si les trains roulent plus vite et si les quotidiens parisiens arrivent plus tôt, les mesquineries villageoises, les querelles de clochers, le vague à l’âme dominical ressemblent étrangement à ceux d’hier ; en cette fin du vingtième siècle, notre hexagone aux conflits manichéens a des habitudes sacrément tenaces. » Martin Walker nous rappelle que rien n’a finalement changé. Et c’est plutôt agréable.
C’est en 1999 que Martin Walker et son épouse ont acquis une ferme et ses dépendances, près du Bugue. C’est lors d’un séjour chez des amis anglais que cet écossais pur malt s’est épris du Périgord. L’été restant sa saison préférée pour des séjours apaisés et féconds. Une immersion que son caractère à la fois baroudeur et amoureux de la vie transmute dans une littérature familière, sans prétention autre que de raconter des histoires sous forme de polar. Des histoires qui sont aussi vraies qu’imaginaires. Par une solide et affectueuse connaissance du Périgord les évènements et les personnages ne trahissent jamais les récits glanés au hasard de ses rencontres. Au contraire, Martin Walker leur donne une nouvelle vie.
Après la parution de nombreux essais politiques et l’Histoire contemporaine à succès il s’est lancé dans une série policière autour du personnage de Bruno, policier municipal aux méthodes peu conventionnelles. Bruno Courrèges dit « Bruno », cuisinier amateur, précédemment militaire dans les Balkans est devenu « chef de la police municipale » du petit village de Saint-Denis – Le Bugue ? – et a pour originalité de ne jamais porté son arme de service. Tout comme il a perdu la clef de ses menottes. Ce « Meurtre en Périgord » est le premier d’une série de sept ouvrages édités en langue anglaise. Cette fois, ce sont les Editions du Masque qui se sont lancées dans cette aventure en langue française.
Le roman nous confronte à un crime visant un octogénaire, ancien combattant : Hamid. Du crime raciste on bifurque pour remonter dans les années noires de l’Occupation. La réalité se fait complexe et dessine les pénibles histoires que le Périgord sait entretenir sur cette époque. Martin Walker nage comme un poisson dans l’eau dans les familles, les notabilités et ce passé qui resurgit et captive par ses aspects que l’historien ou le sociologue ne rejetterait pas. Les ingrédients du succès sont ici bien orchestrés et l’attention n’est jamais prise en défaut. L’écriture est parfaitement imprégnée des personnages, des paysages et des évènements qui font la vie de cette province reculée et quelque peu écarté géographiquement et écartelée historiquement. Si le récit se fait captivant, les regards croisés et multiples de l’auteur sont d’une perspicacité affectueuse affinée sur tout ce petit monde rural bigarré et aussi joyeux que sombre.
Tout ceci présente un Périgord aussi actuel que traditionnel. Martin Walker y déploie une plume rigoureuse, sincère et romanesque. L’ensemble donne au lecteur l’occasion de vivre dans les entrailles de cet espace énigmatique et bavard une histoire comme il s’en murmure encore. Entre deux verres, entre deux banquets, entre deux élections. Comme disait déjà Balzac : « Si les trains roulent plus vite et si les quotidiens parisiens arrivent plus tôt, les mesquineries villageoises, les querelles de clochers, le vague à l’âme dominical ressemblent étrangement à ceux d’hier ; en cette fin du vingtième siècle, notre hexagone aux conflits manichéens a des habitudes sacrément tenaces. » Martin Walker nous rappelle que rien n’a finalement changé. Et c’est plutôt agréable.
Un polar-collectif
Dans la grosse bourgade de Saint-Denis, en Dordogne, où vivent environ 3000 âmes, règne, outre le maire Mangin, Bruno Courrèges, le chef de la police municipale. Il connait tout le monde et lorsqu’il déambule sur le marché, il ne compte plus les bises aux femmes et les poignées de main aux hommes. Ce jour là, c’est l’effervescence, car les inspecteurs de l’hygiène délégués par Bruxelles sillonnent la région. De plus c’est la commémoration du 8 mai et les porte-drapeaux défilent comme tous les ans, sans se parler, sans se regarder, jaloux et suspicieux. Ils pensent être mutuellement cocus et cela date de la dernière guerre et après.
Quoiqu’il soit le responsable de la police municipale, Bruno tient à entretenir de bonnes relations avec les gendarmes du village. Toutefois le capitaine Duroc n’est guère satisfait du comportement de quelques villageois, principalement des garnements, qui auraient fait actes de vandalisme auprès des représentants de Bruxelles. Et tandis qu’il adresse ses remontrances, il est informé qu’un meurtre vient d’avoir lieu. Le corps d’Hamid a été découvert par son petit-fils Karim. Bruno et Duroc se rendent aussitôt sur place, accompagnés de gendarmes, premiers secours et autres afin d’effectuer les premières constatations. Hamid vivait dans une vieille maison isolée sur les hauteurs du village depuis deux ans environ. Mais son fils Momo et son petit-fils sont installés depuis longtemps, et appréciés des villageois. Karim tient un bar avec sa femme, tandis que Momo, pour Mohamed, est professeur de math au collège.
Pourtant ce meurtre n’est pas banal. Hamid a été tué à l’arme blanche, éventré, et une croix gammée a été sculptée sur son torse. Rien n’a été chamboulé dans la maisonnette donc il ne peut s’agir d’un vol qui aurait mal tourné. Pourtant deux objets ont disparu : la Croix de guerre qu’Hamid avait obtenue et une photo le représentant en compagnie d’autres footballeurs. Hamid était un ancien militaire qui avait participé à la fin de la guerre dans différentes opérations puis à celles d’Indochine et d’Algérie parmi les troupes françaises. Tout de suite Duroc pense à une expédition punitive de membres de l’A.N., l’Alliance Nationale. Pourtant si une communauté maghrébine vit dans le village, jamais aucun trouble n’a été signalé. D’autant qu’Hamid et ses descendants ne professaient pas des idées islamistes, au contraire. Une intégration réussie qui risque de dégénérer.
Des policiers de Périgueux sont en charge de l’affaire, ainsi que les gendarmes, mais Mangin le maire du bourg souhaite que Bruno participe à l’enquête. La piste d’extrémistes est envisagée et va déboucher sur une affaire de drogue.
Bruno qui connait tout le monde, parle aux uns et autres, rend visite par exemple à un Anglaise qui vit non loin du domicile d’Hamid et qui loue des chambres de gite aux estivants, et seconde Isabelle, la belle, jeune et ambitieuse policière. Il est attiré par Isabelle, ainsi que par Pamela, l’Anglaise et par Christine son amie qui est là pour quelques semaines.
Outre l’enquête, qui nous entraîne bien loin de ce que l’on pouvait penser au départ, ce sont les digressions intéressantes placées ici et là, sans nuire en rien au récit qui lui apportent une saveur particulière. Ainsi les affrontements avec les hommes chargés par Bruxelles pour contrôler l’hygiène des produits frais sur le marché. La façon dont ils sont accueillis mais surtout la rhétorique employée par Bruno Courrèges, pour leur démontrer qu’ils agissent soit en dehors de leur champ d’action, soit pour signifier que les produits ne peuvent en rien être considérés comme des atteintes aux décisions européennes, est traitée avec humour.
Dans un registre plus grave, la manifestation en hommage à Hamid qui dégénère en affrontements entre les antiracistes et les membres de l’Alliance Nationale, offre des sujets de réflexion, puisque nous sommes toujours en période électorale. Cette montée de haine qui s’enflamme à la moindre étincelle et qui s’étend comme un feu de broussailles. Martin Walker remonte le temps, s’intéresse à l’histoire des Harkis, et place le départ de son intrigue dans un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais d’autres sujets plus terre à terre méritent le détour. Pourquoi la cuisine anglaise est-elle si décriée ? Pourquoi la date du 18 juin en France est citée uniquement en référence à l’appel londonien du Général De Gaulle mais que jamais il n’est fait mention que c’est également la date anniversaire de la défaite de Napoléon à Waterloo ?
Bruno est un fin gourmet, et lorsque Pamela lui propose de dîner ensemble, il se pose des questions : Il avait beaucoup entendu parler de la cuisine anglaise et ce n’était pas rassurant. Ce qui démontre de la part de l’auteur, un Anglais, une bonne dose d’humour. Il porte sur la France un regard amusé et critique, mais en connaissance de cause car il possède dans le Périgord une maison où il se rend en été. Donc s’il se moque, tout autant de ses compatriotes que des Français, c’est sans méchanceté, avec tendresse même parfois. Et il me tarde de retrouver Bruno Courrèges, super garde-champêtre qui aime tant sa région, et sait si bien en parler via le truchement de Martin Walker.
Quoiqu’il soit le responsable de la police municipale, Bruno tient à entretenir de bonnes relations avec les gendarmes du village. Toutefois le capitaine Duroc n’est guère satisfait du comportement de quelques villageois, principalement des garnements, qui auraient fait actes de vandalisme auprès des représentants de Bruxelles. Et tandis qu’il adresse ses remontrances, il est informé qu’un meurtre vient d’avoir lieu. Le corps d’Hamid a été découvert par son petit-fils Karim. Bruno et Duroc se rendent aussitôt sur place, accompagnés de gendarmes, premiers secours et autres afin d’effectuer les premières constatations. Hamid vivait dans une vieille maison isolée sur les hauteurs du village depuis deux ans environ. Mais son fils Momo et son petit-fils sont installés depuis longtemps, et appréciés des villageois. Karim tient un bar avec sa femme, tandis que Momo, pour Mohamed, est professeur de math au collège.
Pourtant ce meurtre n’est pas banal. Hamid a été tué à l’arme blanche, éventré, et une croix gammée a été sculptée sur son torse. Rien n’a été chamboulé dans la maisonnette donc il ne peut s’agir d’un vol qui aurait mal tourné. Pourtant deux objets ont disparu : la Croix de guerre qu’Hamid avait obtenue et une photo le représentant en compagnie d’autres footballeurs. Hamid était un ancien militaire qui avait participé à la fin de la guerre dans différentes opérations puis à celles d’Indochine et d’Algérie parmi les troupes françaises. Tout de suite Duroc pense à une expédition punitive de membres de l’A.N., l’Alliance Nationale. Pourtant si une communauté maghrébine vit dans le village, jamais aucun trouble n’a été signalé. D’autant qu’Hamid et ses descendants ne professaient pas des idées islamistes, au contraire. Une intégration réussie qui risque de dégénérer.
Des policiers de Périgueux sont en charge de l’affaire, ainsi que les gendarmes, mais Mangin le maire du bourg souhaite que Bruno participe à l’enquête. La piste d’extrémistes est envisagée et va déboucher sur une affaire de drogue.
Bruno qui connait tout le monde, parle aux uns et autres, rend visite par exemple à un Anglaise qui vit non loin du domicile d’Hamid et qui loue des chambres de gite aux estivants, et seconde Isabelle, la belle, jeune et ambitieuse policière. Il est attiré par Isabelle, ainsi que par Pamela, l’Anglaise et par Christine son amie qui est là pour quelques semaines.
Outre l’enquête, qui nous entraîne bien loin de ce que l’on pouvait penser au départ, ce sont les digressions intéressantes placées ici et là, sans nuire en rien au récit qui lui apportent une saveur particulière. Ainsi les affrontements avec les hommes chargés par Bruxelles pour contrôler l’hygiène des produits frais sur le marché. La façon dont ils sont accueillis mais surtout la rhétorique employée par Bruno Courrèges, pour leur démontrer qu’ils agissent soit en dehors de leur champ d’action, soit pour signifier que les produits ne peuvent en rien être considérés comme des atteintes aux décisions européennes, est traitée avec humour.
Dans un registre plus grave, la manifestation en hommage à Hamid qui dégénère en affrontements entre les antiracistes et les membres de l’Alliance Nationale, offre des sujets de réflexion, puisque nous sommes toujours en période électorale. Cette montée de haine qui s’enflamme à la moindre étincelle et qui s’étend comme un feu de broussailles. Martin Walker remonte le temps, s’intéresse à l’histoire des Harkis, et place le départ de son intrigue dans un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais d’autres sujets plus terre à terre méritent le détour. Pourquoi la cuisine anglaise est-elle si décriée ? Pourquoi la date du 18 juin en France est citée uniquement en référence à l’appel londonien du Général De Gaulle mais que jamais il n’est fait mention que c’est également la date anniversaire de la défaite de Napoléon à Waterloo ?
Bruno est un fin gourmet, et lorsque Pamela lui propose de dîner ensemble, il se pose des questions : Il avait beaucoup entendu parler de la cuisine anglaise et ce n’était pas rassurant. Ce qui démontre de la part de l’auteur, un Anglais, une bonne dose d’humour. Il porte sur la France un regard amusé et critique, mais en connaissance de cause car il possède dans le Périgord une maison où il se rend en été. Donc s’il se moque, tout autant de ses compatriotes que des Français, c’est sans méchanceté, avec tendresse même parfois. Et il me tarde de retrouver Bruno Courrèges, super garde-champêtre qui aime tant sa région, et sait si bien en parler via le truchement de Martin Walker.
Polars en direct du paradis du Bugue
Martin Walker. Il écrit des polars qui s’arrachent partout où ils sont traduits. Ils se déroulent dans la région du Bugue, qui l’a adopté.
Martin Walker. Ce nom ne vous dit sans doute rien, sauf si vous habitez le canton du Bugue. Là-bas, sa 2 CV bleue achetée au garagiste du coin, son sourire et sa gentillesse sont connus de tous. Mais peu savent encore que Martin Walker est un phénomène de librairie, en Grande-Bretagne mais aussi en Allemagne et en Suisse allemande, et même en Amérique du Nord.
Ici, en Périgord, ce n’est encore qu’un Britannique – un Écossais précisément – comme les autres, séduit par la région, son climat et son art de vivre.
À la différence de ses compatriotes, il ne cultive pas l’esprit diaspora, préférant de loin la compagnie de ses voisins, des Périgordins bon teint qu’il accueille à sa table, à la bonne franquette et avec lesquels il converse dans un français presque impeccable. Ce sexagénaire, à la fois journaliste, éditorialiste et chercheur basé à Washington, où il exerce, est l’auteur d’ouvrages très sérieux sur la Guerre froide, ou encore sur les plus grands de ce monde, de Gorbatchev à Clinton…
Bruno, le héros
Mais évidemment, ce ne sont pas ses essais qui le rendent populaire dans les pays où il est édité. Non, c’est à « Bruno, chef de police (1) » et à ses enquêtes qu’il doit son succès.
Bruno est le héros de ses romans policiers qui se déroulent en Périgord noir, dans un village, Saint- Denis, qui est en vérité la copie conforme du Bugue. Un flic, directement inspiré de Pierrot, le chef de la police municipale buguoise. « C’est un très bon copain et mon partenaire de tennis. C’est lui qui m’a appris à cuisiner et m’a initié aux truffes », explique Martin Walker, depuis la pergola mangée par la vigne de sa propriété. « En fait, tous mes personnages sont inspirés de mes copains d’ici. Raymond, qui est un ancien gendarme, me donne quelques tuyaux sur la procédure française. Son fils, Stéphane, est le fromager d’Audrix. Ses tommes sont excellentes. Lui aussi est dans mes livres. » La liste est longue de ces Périgourdins qui peuplent ses trois premiers romans. À vrai dire, c’est tout le Périgord de Martin Walker qui se retrouve dans ses polars.
Le coup de foudre
« J’habite ici depuis 1999. Cette propriété était à moitié en ruines quand on l’a achetée, ma femme et moi. On l’a retapée petit à petit avec les voisins et les amis. Les ouvriers périgourdins sont très malins, ils savent tout faire. » Aujourd’hui, l’étable à cochons, la grange, le séchoir à tabac sont autant de lieux de vie qu’il partage avec son épouse et leurs enfants.
Les Walker ont atterri là un peu par hasard. Comme beaucoup de ressortissants britanniques, c’est par des amis qu’ils ont découvert la Dordogne : « J’ai un copain, marié à une Française qui vit à Savignac-de-Miremont. On venait les voir souvent. Et puis, un jour de 1999, j’étais à la Maison blanche pour un reportage sur Clinton et l’Otan quand ma femme m’a appelé. Elle m’a demandé de prendre le premier avion car elle avait trouvé la maison de nos rêves. J’ai obéi et voilà. À l’époque, c’était encore le franc et la livre était forte. Cela ne nous a pas paru cher, mais on a beaucoup dépensé dans les travaux ! »
Depuis, de Noël au Nouvel An, à Pâques, dix jours en avril « pour planter mon potager », et l’été, Martin Walker vient poser ses valises, s’occuper de son coq Sarko et de ses poules, baptisées Angela Merkel, Margaret Thatcher ou Hillary Clinton.
Entre Washington, Londres et ses nombreux voyages à l’étranger, Martin Walker vient se ressourcer ici. Ce qu’il trouve, hormis l’inspiration ? Les vins de Bergerac, comme le château de Tiregand où il se rend en ami, les marchés où il achète tout, la table du Vieux Logis, « le meilleur restaurant du monde », ou du Relais de Compostelle à Saint-Avit-Sénieur.
Traduit en français en 2012
« Je n’arrête pas de découvrir des petits coins sympas », confie-t-il. Avec son bateau gonflable, il se régale entre Le Bugue et Limeuil, parle de Saint-Léon-sur-Vézère avec amour, de la grotte du Sorcier avec délectation et adore la légende qui entoure la maison forte de Reignac à Tursac.
« Il connaît mieux la région que nous ! », s’exclame avec admiration Raymond. Mieux, « il vit comme le local ». Martin rigole. Il sait ce qu’il doit à Raymond et aux autres. Avec l’argent de ses livres, il peut finir de restaurer sa propriété. Et puis, « j’essaie de redonner à la commune ce qu’elle m’a donné ». Le maire, Gérard Labrousse, opine. Il pense au club de rugby, au tennis et à d’autres activités que l’écrivain soutient, l’air de rien. Et surtout à la promo de la commune et de l’ensemble du Périgord.
À l’occasion de la sortie de ses polars, des articles paraissent dans la presse étrangère, des journalistes déboulent dans le coin pour l’interroger, le photographier dans une cave de viticulteur, avec des truffes, des cèpes… Un bel ambassadeur pour le Comité départemental du tourisme, qui s’occupe dans ces cas-là de tout organiser au mieux.
Un succès qui ne monte pas à la tête de Martin Walker. Cette effervescence l’amuse. Il ne redoute pas la sortie de ses livres en français, prévue chez Lattès l’année prochaine. Et continue d’écrire. La quatrième enquête de Bruno est bouclée, la cinquième est en cours.
Quand Martin Walker a fini un livre, « j’organise un dîner avec les copains qui sont dans l’intrigue. J’explique l’histoire, on mange bien et on boit du bon vin ». Voilà qui suffit au bonheur des personnages, qui bouent tout de même d’impatience de lire pour de vrai les aventures de Bruno à Saint-Denis.
(1) Le premier roman s’appelle d’ailleurs « Bruno, chef de police ». Les deux autres « Grand cru » et « Diamants noirs ».
Martin Walker. Ce nom ne vous dit sans doute rien, sauf si vous habitez le canton du Bugue. Là-bas, sa 2 CV bleue achetée au garagiste du coin, son sourire et sa gentillesse sont connus de tous. Mais peu savent encore que Martin Walker est un phénomène de librairie, en Grande-Bretagne mais aussi en Allemagne et en Suisse allemande, et même en Amérique du Nord.
Ici, en Périgord, ce n’est encore qu’un Britannique – un Écossais précisément – comme les autres, séduit par la région, son climat et son art de vivre.
À la différence de ses compatriotes, il ne cultive pas l’esprit diaspora, préférant de loin la compagnie de ses voisins, des Périgordins bon teint qu’il accueille à sa table, à la bonne franquette et avec lesquels il converse dans un français presque impeccable. Ce sexagénaire, à la fois journaliste, éditorialiste et chercheur basé à Washington, où il exerce, est l’auteur d’ouvrages très sérieux sur la Guerre froide, ou encore sur les plus grands de ce monde, de Gorbatchev à Clinton…
Bruno, le héros
Mais évidemment, ce ne sont pas ses essais qui le rendent populaire dans les pays où il est édité. Non, c’est à « Bruno, chef de police (1) » et à ses enquêtes qu’il doit son succès.
Bruno est le héros de ses romans policiers qui se déroulent en Périgord noir, dans un village, Saint- Denis, qui est en vérité la copie conforme du Bugue. Un flic, directement inspiré de Pierrot, le chef de la police municipale buguoise. « C’est un très bon copain et mon partenaire de tennis. C’est lui qui m’a appris à cuisiner et m’a initié aux truffes », explique Martin Walker, depuis la pergola mangée par la vigne de sa propriété. « En fait, tous mes personnages sont inspirés de mes copains d’ici. Raymond, qui est un ancien gendarme, me donne quelques tuyaux sur la procédure française. Son fils, Stéphane, est le fromager d’Audrix. Ses tommes sont excellentes. Lui aussi est dans mes livres. » La liste est longue de ces Périgourdins qui peuplent ses trois premiers romans. À vrai dire, c’est tout le Périgord de Martin Walker qui se retrouve dans ses polars.
Le coup de foudre
« J’habite ici depuis 1999. Cette propriété était à moitié en ruines quand on l’a achetée, ma femme et moi. On l’a retapée petit à petit avec les voisins et les amis. Les ouvriers périgourdins sont très malins, ils savent tout faire. » Aujourd’hui, l’étable à cochons, la grange, le séchoir à tabac sont autant de lieux de vie qu’il partage avec son épouse et leurs enfants.
Les Walker ont atterri là un peu par hasard. Comme beaucoup de ressortissants britanniques, c’est par des amis qu’ils ont découvert la Dordogne : « J’ai un copain, marié à une Française qui vit à Savignac-de-Miremont. On venait les voir souvent. Et puis, un jour de 1999, j’étais à la Maison blanche pour un reportage sur Clinton et l’Otan quand ma femme m’a appelé. Elle m’a demandé de prendre le premier avion car elle avait trouvé la maison de nos rêves. J’ai obéi et voilà. À l’époque, c’était encore le franc et la livre était forte. Cela ne nous a pas paru cher, mais on a beaucoup dépensé dans les travaux ! »
Depuis, de Noël au Nouvel An, à Pâques, dix jours en avril « pour planter mon potager », et l’été, Martin Walker vient poser ses valises, s’occuper de son coq Sarko et de ses poules, baptisées Angela Merkel, Margaret Thatcher ou Hillary Clinton.
Entre Washington, Londres et ses nombreux voyages à l’étranger, Martin Walker vient se ressourcer ici. Ce qu’il trouve, hormis l’inspiration ? Les vins de Bergerac, comme le château de Tiregand où il se rend en ami, les marchés où il achète tout, la table du Vieux Logis, « le meilleur restaurant du monde », ou du Relais de Compostelle à Saint-Avit-Sénieur.
Traduit en français en 2012
« Je n’arrête pas de découvrir des petits coins sympas », confie-t-il. Avec son bateau gonflable, il se régale entre Le Bugue et Limeuil, parle de Saint-Léon-sur-Vézère avec amour, de la grotte du Sorcier avec délectation et adore la légende qui entoure la maison forte de Reignac à Tursac.
« Il connaît mieux la région que nous ! », s’exclame avec admiration Raymond. Mieux, « il vit comme le local ». Martin rigole. Il sait ce qu’il doit à Raymond et aux autres. Avec l’argent de ses livres, il peut finir de restaurer sa propriété. Et puis, « j’essaie de redonner à la commune ce qu’elle m’a donné ». Le maire, Gérard Labrousse, opine. Il pense au club de rugby, au tennis et à d’autres activités que l’écrivain soutient, l’air de rien. Et surtout à la promo de la commune et de l’ensemble du Périgord.
À l’occasion de la sortie de ses polars, des articles paraissent dans la presse étrangère, des journalistes déboulent dans le coin pour l’interroger, le photographier dans une cave de viticulteur, avec des truffes, des cèpes… Un bel ambassadeur pour le Comité départemental du tourisme, qui s’occupe dans ces cas-là de tout organiser au mieux.
Un succès qui ne monte pas à la tête de Martin Walker. Cette effervescence l’amuse. Il ne redoute pas la sortie de ses livres en français, prévue chez Lattès l’année prochaine. Et continue d’écrire. La quatrième enquête de Bruno est bouclée, la cinquième est en cours.
Quand Martin Walker a fini un livre, « j’organise un dîner avec les copains qui sont dans l’intrigue. J’explique l’histoire, on mange bien et on boit du bon vin ». Voilà qui suffit au bonheur des personnages, qui bouent tout de même d’impatience de lire pour de vrai les aventures de Bruno à Saint-Denis.
(1) Le premier roman s’appelle d’ailleurs « Bruno, chef de police ». Les deux autres « Grand cru » et « Diamants noirs ».
Campagne française avec prisme anglais - K-livre.fr
Les enquêtes dans la campagne anglaise avec des inspecteurs pince-sans-rire aux problèmes bien quotidiens, forment un sous-genre à l’intérieur du roman policier britannique qui fait la joie des lecteurs du dimanche soir. Martin Walker a décidé de s’engouffrer dans cette brèche littéraire en la vivifiant d’une nouvelle odeur, celle des cuisines du Périgord. Nous voilà donc, avec Meurtre en Périgord, dans un roman régionaliste français, avec son sénateur-maire, ses notables dépassés par les mœurs de leurs enfants, ses paysans aux rancœurs ancestrales, sa fête du 14-Juillet, et ses nombreuses recettes de cuisine, mais vu à travers les yeux d’un auteur écossais. Du coup, les clichés sont évoqués avec une certaine gourmandise. Les passions politiques (ici des manifestations), la lourdeur de la province et sa volonté de cacher ses secrets, le besoin de fêter et de s’alcooliser, la lutte contre les instances européennes qui veulent tout calibrer, les joies simples d’une vie bucolique, son parti extrémiste et ses “guerres” de religion.
De fait, Meurtre en Périgord raconte le parcours de Bruno Courrèges. Ancien militaire, devenu chef (et seul membre) de la police municipale de SAint-Denis, un petit village de Dordogne, il doit s’occuper de ses concitoyens, tout en jouant au tennis et au rugby, et en retapant sa maison. C’est alors qu’il est confronté au meurtre de Hamid, retraité de l’armée, héros de guerre. Un harki, venu passer ses dernierjourss avec ses enfants et petits-enfants, des beurs fortement intégrés dans le village. C’est l’occasion que cherchait Martin Walker pour développer son intrigue et une enquête qui nous plonge dans le passé trouble de la Seconde Guerre mondiale.
Passé ce postulat, force est d’admettre que Martin Walker doit savourer la joie d’être en Dordogne car ce bonheur transparait dans un roman à l’accent drôlatique qui met en scène la lutte des habitants contre d’affreux fonctionnaires de l’Europe, les marivaudages entre les touristes et les patronnes de gite, et les lettres anonymes dans des hameaux de trois maisons. Il nous offre une vision du roman régionaliste comme vision du monde et non comme atout commercial ou fourre-tout du n’importe quoi. Ce roman ouvre une série avec Bruno Courrèges, et ce premier volet, à l’image des nombreuses descriptions de cuisine qui parsèment le roman (même la cuisine anglaise !…), ouvre l’appétit.
Citation
En général, le maire sait comment les gens votent. Ça ne varie pas beaucoup d’une élection à l’autre. Ici, les opinions politiques se transmettent de père en fils.
De fait, Meurtre en Périgord raconte le parcours de Bruno Courrèges. Ancien militaire, devenu chef (et seul membre) de la police municipale de SAint-Denis, un petit village de Dordogne, il doit s’occuper de ses concitoyens, tout en jouant au tennis et au rugby, et en retapant sa maison. C’est alors qu’il est confronté au meurtre de Hamid, retraité de l’armée, héros de guerre. Un harki, venu passer ses dernierjourss avec ses enfants et petits-enfants, des beurs fortement intégrés dans le village. C’est l’occasion que cherchait Martin Walker pour développer son intrigue et une enquête qui nous plonge dans le passé trouble de la Seconde Guerre mondiale.
Passé ce postulat, force est d’admettre que Martin Walker doit savourer la joie d’être en Dordogne car ce bonheur transparait dans un roman à l’accent drôlatique qui met en scène la lutte des habitants contre d’affreux fonctionnaires de l’Europe, les marivaudages entre les touristes et les patronnes de gite, et les lettres anonymes dans des hameaux de trois maisons. Il nous offre une vision du roman régionaliste comme vision du monde et non comme atout commercial ou fourre-tout du n’importe quoi. Ce roman ouvre une série avec Bruno Courrèges, et ce premier volet, à l’image des nombreuses descriptions de cuisine qui parsèment le roman (même la cuisine anglaise !…), ouvre l’appétit.
Citation
En général, le maire sait comment les gens votent. Ça ne varie pas beaucoup d’une élection à l’autre. Ici, les opinions politiques se transmettent de père en fils.
Librairie Bayonne
Voila que les Anglais, non contents de s’installer en nombre en Dordogne, se mettent à situer leurs histoires criminelles sur les bords enchanteurs de la Vézère ! Une façon bien à eux d’étudier ces drôles d’animaux : les Français. Heureusement, la vision de Martin Walker est, malgré tout, largement élogieuse.
Le personnage principal, Bruno Courrèges, est le policier municipal de Saint-Denis, gros bourg endormi dans son bonheur périgourdin.Une vie tranquille et équilibrée pour ce célibataire, ancien soldat de la Forpronu en Bosnie, et enfant bienaimé de la population. Jusqu’au jour où l’on découvre le cadavre d’un vieux maghrébin sur lequel l’assassin a gravé une croix gammée ! Un crime raciste au pays de la douceur de vivre ? L’impact médiatique est tel que Paris envoie policiers et juge d’instruction. Autant dire que le pauvre Bruno est vite marginalisé. C’est pourtant lui qui, par sa connaissance de la population et surtout du passé du village va remonter à la cause bien inattendue de ce crime…
Ce portrait de la France profonde par un grand journaliste anglais en poste aujourd’hui à Washington est le résultat d’une réelle connaissance de l’histoire contemporaine française et d’une vision pleine d’humour de nos moeurs étranges.
Le personnage principal, Bruno Courrèges, est le policier municipal de Saint-Denis, gros bourg endormi dans son bonheur périgourdin.Une vie tranquille et équilibrée pour ce célibataire, ancien soldat de la Forpronu en Bosnie, et enfant bienaimé de la population. Jusqu’au jour où l’on découvre le cadavre d’un vieux maghrébin sur lequel l’assassin a gravé une croix gammée ! Un crime raciste au pays de la douceur de vivre ? L’impact médiatique est tel que Paris envoie policiers et juge d’instruction. Autant dire que le pauvre Bruno est vite marginalisé. C’est pourtant lui qui, par sa connaissance de la population et surtout du passé du village va remonter à la cause bien inattendue de ce crime…
Ce portrait de la France profonde par un grand journaliste anglais en poste aujourd’hui à Washington est le résultat d’une réelle connaissance de l’histoire contemporaine française et d’une vision pleine d’humour de nos moeurs étranges.
L’Essor Sarladais
Un nouvel écrivain vient d’apparaître dans le paysage littéraire péngourdm. Martin Walker est Anglais et quand il ne dirige pas le Global Business Policy Council à Washington il réside au Bugue C’est cette petite cité qui, sous le nom de Saint-Denis, sert de toile de fond à son roman ” Meurtre en Perigord “qui vient de paraître au Masque Le chef de la police locale, Bruno Courrege, ancien militaire, découvre le corps d’un paisible harki, Hamid al Bukri, sur lequel on a tracé une croix gammée. Le village, qui semble peuplé d’irréductibles Gaulois en lutte permanente contre les réglementations européennes, entre en ébullition. Crime raciste? L’enquête dans les milieux d’extrême-droite entraîne l’arrestation de jeunes trafiquants de drogue, maîs pas trace du criminel. Malgré les pressions des politiques qui veulent conclure rapidement et la rivalité avec le gendarme Duroc, vite porté à condamner les immigrés, Courrege poursuit ses investigations. Apres une bagarre mémorable qui oppose les partisans du parti extrémiste Union nationale à l’équipe de rugby locale où joue le petit-fils de la victime, l’histoire trouvera son dénouement dans le passe de la ville. Ceux qui ont lu mes romans ” les Démons de soeur Philomène ” et ” le Chemin de Jérusalem ” ont peut-être déjà deviné le sujet de l’intrigue. Quant à Bruno Courrege, héros récurrent de l’auteur, nous devrions le retrouver dans deux autres romans périgourdins.
Présentation de l’éditeur - Blue-moon.fr
Une enquête de Bruno Courrèges
Bruno Courrèges, chef de la police municipale du petit village de St Denis en Dordogne, mène une vie paisible. Parfois émaillée de querelles entre voisins et de parties de cache-cache sur les marchés avec les agents de la commission de l’Hygiène de la Communauté Européenne. Jusqu’au jour où un meurtre d’une brutalité sans précédent vient bouleverser la vie de la petite bourgade. Hamid, retraité de l’armée française qui s’est comporté en héros pendant la guerre, est retrouvé chez lui lacéré de coups de couteaux, une croix gammée gravée sur le torse. Les enquêteurs privilégient immédiatement la piste du crime raciste et se tournent vers les groupuscules d’extrême-droite. Mais la réalité se révélera plus complexe et il faudra remonter le temps pour confondre le meurtrier et comprendre ses motivations. Une vérité qui sera difficile à entendre et qui provoquera bien des remous au sein de cette si tranquille communauté…
Avis d’Enora
Meurtre en Périgord est un délicieux roman policier, particulièrement réussi. Peut-être, parce que l’auteur, Martin Walker, est un journaliste britannique qui passe tous ses étés dans sa maison en Périgord, ce qui donne à son regard amoureux de la région et de ses habitants, une acuité gentiment ironique. Mais sûrement aussi, parce qu’il parvient à concocter une histoire passionnante avec des personnages profondément humains, à mille lieux des psychopathes, sociopathes et autres tueurs en série qui engorgent actuellement le genre.
Quand l’histoire commence, le petit village de Saint-Denis, maire et chef de la police compris, se serre les coudes pour déjouer la surveillance des inspecteurs sanitaires délégués par Bruxelles. Dans cette région de haute gastronomie, rien n’est plus apprécié qu’un fromage de chèvre ou un canard venant directement de la ferme d’à coté. Ce n’est pas Bruxelles qui va dicter sa loi, surtout un 8 mai, jour où tous se réunissent autour du monument aux morts pour célébrer les valeurs du pays ! Hélas dans ce cadre idyllique survient le meurtre particulièrement violent d’un ancien Harkis, décoré de la croix de guerre. Bien que ce soit le premier meurtre auquel est confronté le chef de la police municipale, Bruno Courrèges, celui-ci va utiliser son sens de l’observation ainsi que sa connaissance des personnes et des habitudes pour seconder avec brio la gendarmerie et la police nationale. Il se trouvera confronté à la résurgence d’un passé sans oubli, d’un passé qui peut encore tuer.
L’auteur plante son enquête dans un cadre merveilleux qui donne envie, sitôt le tome refermé, d’aller découvrir le Périgord en sirotant un vin de noix vertes et en dégustant une omelette baveuse aux truffes. Le personnage principal, Bruno Courrèges, a trouvé dans le village, la famille qu’il n’a jamais eue. Ce chef de la police municipale est un homme profondément humain et respectueux des autres, modelé par des expériences qui seront dévoilées au fur et à mesure de l’histoire. Avec le maire, homme honnête, ancien politique qui joue de ses anciennes amitiés pour développer son village et améliorer la vie de ses administrés, ils essaieront de faire en sorte que la justice s’accompagne d’un minimum de dégâts. Ils auront besoin de toute leur intelligence et de leur sagacité, pour travailler avec les différents corps de police et de justice, parachutés sur le village- l’auteur en profite pour égratigner au passage les politiques et leurs ambitions.
La piste raciste qui semble être privilégiée avec la lacération d’une croix nazie retrouvée sur le torse de la victime, va dévoiler la xénophobie latente dans cette région idyllique, comme ailleurs dans le pays. L’immigration est accusée du chômage, de la montée des prix du logement… la troisième génération n’est toujours pas considérée comme complètement française… etc…
La résolution de cette énigme parfaitement maitrisée trouvera en fait sa résolution dans le passé, une période sombre et très peu connue de l’histoire française. De la même façon Martin Walker aborde avec intelligence et finesse, les relations difficiles passées et présentes, de la France et de l’Algérie ainsi que certaines pages tragiques de l’histoire commune.
Meurtre en Périgord est vraiment un roman enthousiasmant : par la qualité de son intrigue, son érudition historique et politique, les fines pointes d’humour et surtout par la galerie de ses personnages attachants et profondément humains.
En fermant ce livre, on n’a qu’une envie, retrouver Saint-Denis, ses habitants et son chef de la police municipale dans une nouvelle aventure!
Bruno Courrèges, chef de la police municipale du petit village de St Denis en Dordogne, mène une vie paisible. Parfois émaillée de querelles entre voisins et de parties de cache-cache sur les marchés avec les agents de la commission de l’Hygiène de la Communauté Européenne. Jusqu’au jour où un meurtre d’une brutalité sans précédent vient bouleverser la vie de la petite bourgade. Hamid, retraité de l’armée française qui s’est comporté en héros pendant la guerre, est retrouvé chez lui lacéré de coups de couteaux, une croix gammée gravée sur le torse. Les enquêteurs privilégient immédiatement la piste du crime raciste et se tournent vers les groupuscules d’extrême-droite. Mais la réalité se révélera plus complexe et il faudra remonter le temps pour confondre le meurtrier et comprendre ses motivations. Une vérité qui sera difficile à entendre et qui provoquera bien des remous au sein de cette si tranquille communauté…
Avis d’Enora
Meurtre en Périgord est un délicieux roman policier, particulièrement réussi. Peut-être, parce que l’auteur, Martin Walker, est un journaliste britannique qui passe tous ses étés dans sa maison en Périgord, ce qui donne à son regard amoureux de la région et de ses habitants, une acuité gentiment ironique. Mais sûrement aussi, parce qu’il parvient à concocter une histoire passionnante avec des personnages profondément humains, à mille lieux des psychopathes, sociopathes et autres tueurs en série qui engorgent actuellement le genre.
Quand l’histoire commence, le petit village de Saint-Denis, maire et chef de la police compris, se serre les coudes pour déjouer la surveillance des inspecteurs sanitaires délégués par Bruxelles. Dans cette région de haute gastronomie, rien n’est plus apprécié qu’un fromage de chèvre ou un canard venant directement de la ferme d’à coté. Ce n’est pas Bruxelles qui va dicter sa loi, surtout un 8 mai, jour où tous se réunissent autour du monument aux morts pour célébrer les valeurs du pays ! Hélas dans ce cadre idyllique survient le meurtre particulièrement violent d’un ancien Harkis, décoré de la croix de guerre. Bien que ce soit le premier meurtre auquel est confronté le chef de la police municipale, Bruno Courrèges, celui-ci va utiliser son sens de l’observation ainsi que sa connaissance des personnes et des habitudes pour seconder avec brio la gendarmerie et la police nationale. Il se trouvera confronté à la résurgence d’un passé sans oubli, d’un passé qui peut encore tuer.
L’auteur plante son enquête dans un cadre merveilleux qui donne envie, sitôt le tome refermé, d’aller découvrir le Périgord en sirotant un vin de noix vertes et en dégustant une omelette baveuse aux truffes. Le personnage principal, Bruno Courrèges, a trouvé dans le village, la famille qu’il n’a jamais eue. Ce chef de la police municipale est un homme profondément humain et respectueux des autres, modelé par des expériences qui seront dévoilées au fur et à mesure de l’histoire. Avec le maire, homme honnête, ancien politique qui joue de ses anciennes amitiés pour développer son village et améliorer la vie de ses administrés, ils essaieront de faire en sorte que la justice s’accompagne d’un minimum de dégâts. Ils auront besoin de toute leur intelligence et de leur sagacité, pour travailler avec les différents corps de police et de justice, parachutés sur le village- l’auteur en profite pour égratigner au passage les politiques et leurs ambitions.
La piste raciste qui semble être privilégiée avec la lacération d’une croix nazie retrouvée sur le torse de la victime, va dévoiler la xénophobie latente dans cette région idyllique, comme ailleurs dans le pays. L’immigration est accusée du chômage, de la montée des prix du logement… la troisième génération n’est toujours pas considérée comme complètement française… etc…
La résolution de cette énigme parfaitement maitrisée trouvera en fait sa résolution dans le passé, une période sombre et très peu connue de l’histoire française. De la même façon Martin Walker aborde avec intelligence et finesse, les relations difficiles passées et présentes, de la France et de l’Algérie ainsi que certaines pages tragiques de l’histoire commune.
Meurtre en Périgord est vraiment un roman enthousiasmant : par la qualité de son intrigue, son érudition historique et politique, les fines pointes d’humour et surtout par la galerie de ses personnages attachants et profondément humains.
En fermant ce livre, on n’a qu’une envie, retrouver Saint-Denis, ses habitants et son chef de la police municipale dans une nouvelle aventure!